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filpac Gascogne Mimizan
29 mars 2011

Agirc Arrco - Pourquoi la CGT ne signera pas

Agirc Arrco - Pourquoi la CGT ne signera pas

mardi 29 mars 2011

Après consultation de ses organisations, la CGT a décidé de ne pas signer l’accord du 18 mars sur les retraites complémentaires ARRCO et AGIRC.

Une des principales raisons en est l’alignement des régimes complémentaires sur les régimes de base en ce qui concerne les âges. La CGT refuse d’apporter sa caution à un texte qui valide et grave dans le marbre le report des bornes d’âges qui a été combattu avec force en 2010. Rien n’y oblige puisque ce sont les organisations syndicales de salariés, à égalité avec les représentants des employeurs, qui assurent le pilotage des régimes et qui sont en droit de maintenir les bornes d’âges et ainsi, de ne pas aligner l’Arrco et l’Agirc sur la réforme régressive de novembre 2010.

L’accord ne prévoit pas de ressources supplémentaires pour les régimes, alors que le nombre de retraités ne fait qu’augmenter. Cela va conduire les régimes droit dans le mur du fait de l’impossibilité de financer les droits dans laquelle ils vont se trouver, une fois les réserves épuisées.

L’accord porte de nouvelles baisses des taux de remplacement, la valeur du point étant toujours revalorisée d’abord sur les prix, puis sur le salaire moyen moins 1,5 %, ce qui revient au même. Cette baisse du taux de remplacement est encore plus forte pour l’Agirc avec une revalorisation en 2011 très en dessous de l’évolution des prix.

La CGT juge cet accord particulièrement dangereux pour les retraités actuels et futurs. C’est la raison pour laquelle elle serait disponible pour exercer son droit d’opposition si les conditions en étaient réunies, notamment si deux autres organisations syndicales y étaient favorables.

Montreuil, le 28 mars 2011

Interview Eric Aubin

Mesures d’âge, financement, niveau des pensions : trois raisons, pour éric Aubin, négociateur CGT, de dire non à l’accord sur l’Arrco-Agirc.

La CGT vient de consulter ses organisations sur le projet d’accord syndicats-patronat concernant l’avenir des régimes de retraites complémentaires Arrco et Agirc. Qu’en résulte-t-il ?

éric Aubin. A l’unanimité des organisations qui ont répondu, c’est un refus de signer cet accord. Il y a aussi unanimité pour que nous exercions notre droit d’opposition.

Pour quelles raisons ?

éric Aubin. Il y a d’abord la question de l’alignement des mesures d’âge sur la réforme du régime général. La CGT refuse d’apporter sa caution à un texte qui valide et grave dans le marbre le report des bornes d’âge, qui a été combattu avec force en 2010. Rien n’y oblige, puisque ce sont les organisations syndicales de salariés, à égalité avec celles des employeurs, qui pilotent les régimes et qui sont en droit de maintenir les bornes d’âge.

Ensuite, il y a le fait que le taux de remplacement continue de chuter, la valeur du point restant revalorisée comme les prix. On va continuer à avoir une baisse du niveau des pensions par rapport au revenu d’activité. Cette baisse est encore plus forte pour l’Agirc, l’accord prévoyant une revalorisation du point Agirc en 2011 très en dessous de l’évolution des prix.

Enfin, il y a le financement : il n’est pas du tout assuré pour l’avenir, puisque l’accord ne prévoit pas de ressources nouvelles. Rapidement, il faudra donc revenir sur les retraites complémentaires, et de nouveau prévoir des réductions ou des suppressions de droits. Si on n’amène pas de ressources supplémentaires, c’est inéluctable.

Que va-t-il se passer maintenant ?

éric Aubin. L’accord risque de s’appliquer, puisqu’il y a deux organisations signataires (FO et la CFDT se sont dits favorables à la signature NDLR), et deux autres qui ne semblent pas vouloir faire jouer leur droit d’opposition (CFTC, CFE-CGC). Pour que ce droit soit recevable, en effet, il faut que trois organisations, au moins, décident de l’exercer. Une fois de plus, c’est un accord régressif pour l’ensemble des retraités. On ne peut que regretter que l’unité syndicale faite contre la réforme du régime général ne se soit pas réalisée aussi dans les complémentaires, où les mêmes sujets étaient posés.

Est-ce que cela clôt la bataille des retraites ?

éric Aubin. Non, bien entendu. Nous avons rendez-vous le 28 avril pour la reconnaissance de la pénibilité. Nous avons diverses occasions de revenir sur les sujets qui ont justifié la large mobilisation de 2010. Outre la pénibilité, la question de l’augmentation des salaires, qui permet d’augmenter la masse des cotisations, et donc des ressources des régimes de retraites, et celle de l’emploi, qui est centrale pour les retraites, sont toujours sur le tapis.

Entretien réalisé par Yves Housson, L’Humanité

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