Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
filpac Gascogne Mimizan
5 juin 2012

DECLARATION FAITE A L’ASSEMBLEE GENERALE DES

DECLARATION FAITE A  L’ASSEMBLEE GENERALE DES ACTIONNAIRES GASCOGNE Par deux délégués CGT du Groupe Gascogne.

 

Nous, syndicats CGT des entreprises du Groupe Gascogne représentant majoritairement l’ensemble des salariés et rejoint par le syndicat CFDT de la branche bois, déclarons :

Le 24 février 2012, la direction du Groupe annonçait son intention de mise en vente de sa branche « complexe » en invoquant une décision stratégique. Cette option prise sous la pression et les diktats financiers était destinée à donner des gages aux banques pour qu’elles continuent à financer le Groupe.

 Nous le disons et le réaffirmons, la vente de la branche la plus dynamique va  conduire le reste du Groupe dans des difficultés qui seront cette fois fatales, puisque insurmontables.

 Rappelons-nous qu’en 2010 sous la même contrainte de désendettement, la vente de la branche distribution CENPAC (600 salariés) avait temporairement amélioré les résultats sur un an seulement.

 Aujourd’hui vendre les sites les plus prospères, c’est consciemment condamner le reste du Groupe en l’entrainant dans une problématique financière et stratégique sans issue.

 La branche « complexes » représente près de 40 % du chiffre d’affaire totale du Groupe.

 Par quel miracle, les seules activités papier/sack et bois pourraient-elles générées les dizaines de millions d’euros nécessaires au désendettement et à l’investissement ?

 Comment peut-on vouloir prétendre pérenniser une entreprise quand on a décidé de céder ses activités les plus rentables ?

 Personne n’est dupe et le consensus est général. Le remède est pire que le mal.

 L’annonce de la vente du site de Martigny en Suisse au géant UPM Raflatac a été annoncée comme une « opération fortement créatrice de valeur pour les deux sociétés ».

 La réalité est hélas beaucoup moins éclatante. La confidentialité veut que le montant de la transaction ne soit pas communiqué pour ne pas décevoir.

 Si UPM Raflatac est un des leaders mondiaux en complexes auto-adhésifs, c’est aussi celui qui veut se séparer de la papeterie UPM Stracel (Bas Rhin) et de ses 260 salariés. Les groupes papetiers finlandais (UPM, STORA ENZO, Mreal) ont à leurs actifs de multiples cessions-transactions ayant entrainé de multiples plans de licenciements. Les bons samaritains ne sont pas ceux que l’on croit. Ils achètent et vendent sans autre scrupule que l’amélioration de leurs rentabilités.

 Dans ce contexte et par les faits développés, nous ne partageons pas cette fatalité qui ferait dire que les banques ont tous les pouvoirs de vie où de mort sur les entreprises. Quand les banquiers obligent au démantèlement pour se payer, ils doivent assumer leur rôle destructeur d’emplois et d’appauvrissement économique.

 Nous dénonçons cette position hégémonique, qui a fait qu’en quelques années, le banquier est passé d’un statut de « partenaire » à un statut de décideur.

 Messieurs les banquiers, assumez votre rôle en restant «  l’essence du moteur économique » et pas les fossoyeurs des entreprises en difficultés.

 Nous ne laisserons pas les dirigeants sous le commandement des banquiers défaire en quelques années ce qui s’est construit en près de 90 ans autour de la papeterie de Gascogne.

 Tel le pin maritime, la papeterie a développé des branches qui ont pérennisé près de 3000 emplois. La diversité des activités, démarrant depuis la forestière jusqu’à la distribution ont été déterminantes. Le groupe a su traverser les crises et éloigner les menaces d’OPA malgré sa taille, faisant toujours figure de petit poucet face aux géants mondiaux du papier.

 Aujourd’hui la dernière filière papetière française, le fleuron du plus grand massif forestier artificiel d’Europe choisirait sous prétexte stratégique, de revenir à l’essentiel en ne conservant que les activités cœur de métier, tel le bois où le papier. Mais ces activités qui connaissent de très graves difficultés et ce, de manière récurrente, comment vont-elles retrouver le chemin de la prospérité alors que toute la filière bois-papier est en crise ?

 Certains responsables économiques annoncent que la moitié des scieries vont disparaître dans les deux années qui viennent.

 Nous sommes au carrefour des chemins et la voie choisie mène à l’impasse.

 Nous ne pouvons accorder aucune confiance à ceux qui nous précipitent dans le mur en privant le Groupe des dernières activités rentables et innovantes.

 Si la confiance d’un banquier se mesure au taux de ses prêts, celle des actionnaires s’apprécie à la valeur des titres. Pour ce qui nous concerne, le constat est sans appel, le Groupe est au plus mal.

Cependant, nous gardons espoir puisqu’il est encore temps. La clé c’est la confiance et elle ne s’achète pas, elle se bâtit.

 Elle se bâtit autour d’un projet industriel ambitieux reposant sur des perspectives innovantes de développement comme c’est le cas sur le site de Dax avec une rentabilité et des perspectives très prometteuses.

 Elle se bâtit avec de véritables investisseurs industriels capables d’envisager le long terme et des banques qui assument leurs rôles de gré où de force.

 Les salariés ne veulent pas devenir les victimes collatérales d’une bataille du pouvoir entre une direction isolée, affaiblie et des prédateurs obsédés par leurs seuls intérêts personnels.

 Nous conjurons les banques d’assumer leurs responsabilités et nous dénoncerons toute participation assassine de ces dernières, dans l’unique but de « se payer sur la bête ».

   Nous sommes prêts à lutter contre le démantèlement du Groupe où contre tout projet qui menacerait la pérennité de la dernière filière papetière française.

 Les salariés veulent continuer à vivre en Gascogne et travailler à Gascogne.

 Enfin, un dernier petit mot pour ceux qui nous ont dirigés où nous dirigent encore, ils se reconnaitront sûrement.

 Les représentants du personnel que nous sommes, sont conscients des virages manqués par les dirigeants successifs du Groupe. Mais les vertus de clairvoyance sont rares.

 A contrario, nous sommes aussi conscients des abus de certains responsables, impardonnables, qui, ajouté les uns aux autres ont contribué aujourd’hui à cet énorme gâchis, à bon entendeur.

 

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
filpac Gascogne Mimizan
Publicité