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filpac Gascogne Mimizan
5 février 2012

Retraites - Les propos antisyndicaux de Fillon

Retraites
- Les propos antisyndicaux de Fillon retoqués par un article du JDD ! Les mouches changeraient-elles d’âne ?
Retraites : Fillon minore l’impact des syndicats

" La France est le seul pays en Europe où il n’y a pas eu d’accord syndical sur la réforme des retraites. " François Fillon - Jeudi 2 février 2012

DETECTEUR DE MENSONGES - Invité de l’émission Des paroles et des actes, jeudi soir sur France 2, François Fillon a évoqué les difficultés qu’il a rencontrées lors des négociations de la réforme des retraites avec les syndicats. "La France est le seul pays en Europe où il n’y a pas eu d’accord syndical", a même déclaré le Premier ministre. Si l’affirmation est juste, il élude quelque peu l’apprêté des débats sur le sujet chez nos voisins européens.

A entendre Fillon, seul le gouvernement français actuel a rencontré des difficultés dans sa réforme des retraites. Évoquant jeudi soir les mesures difficiles qu’il a prises, sur le plateau de l’émission politique de France 2 Des paroles et des actes, le Premier ministre a assuré que "la France est le seul pays en Europe où il n’y a pas eu d’accord syndical sur la réforme des retraites". Certes, sur les vingt dernières années, l’intersyndicale française est la seule, au sein de l’Union européenne, à avoir refusé, à l’automne 2010, le texte final de réforme des retraites.

Il faut toutefois excepter de ce raisonnement le cas grec. En effet, les syndicats y combattent depuis un an les plans successifs d’austérité de l’exécutif. Mais ils ne se sont jamais clairement prononcés contre les mesures réformant le système des pensions et refusent depuis six mois, par principe, de venir à la table des négociations.

Abandonner plutôt que passer en force

En revanche, les autres gouvernements, en Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Irlande ou Suède, ont réussi à négocier avec les partenaires sociaux. Mais l’affirmation de François Fillon et le raisonnement qui s’est ensuivi ont laissé entendre qu’aucun Premier ministre n’a eu à subir les foudres des syndicats.

Le cas de l’Italie prouve le contraire : chacun leur tour, Guiliano Amato (en 1992-1993), Silvio Berlusconi (en 1995) puis Romano Prodi (en 1997) ont dû revenir sur certaines mesures-clés comme la baisse du taux de cotisation de 2% à 1,75% ou l’alignement entre secteurs privé et public – disposition que la gauche a finalement réussi à mettre en place au prix de contreparties complexes.

Plus récemment, le gouvernement sortant de José Luis Zapatero avait obtenu, en novembre dernier, un accord à l’arraché avec les syndicats, qui menaçaient alors d’une grève générale illimitée. Les gouvernements finlandais et néerlandais n’ont pas cette chance. A Helsinki comme à Amsterdam, les syndicats n’ont pas accepté de toucher à l’âge légal de départ à la retraite.

Mais contrairement à la France, les gouvernements de ces deux pays ont préféré "reporter", "abandonner" disent les partenaires sociaux, leur projet de réforme. En Finlande, le vainqueur de l’élection présidentielle, dont le second tour se déroule dimanche, déterminera sans doute l’issue du projet de loi sur les pensions.

Aucune manifestation en Allemagne ?

Mais François Fillon, lors de son passage sur France 2, a surtout insisté sur l’Allemagne, souvent prise en référence en matière de réforme des retraites. En effet, nos voisins ont été les premiers, sous Gerhard Schröder, à revoir en profondeur leur système de retraite. "En Allemagne, il n’y a pas eu une seule manifestation, pour la réforme de leurs retraites", a avancé jeudi soir le Premier ministre français. Il semble que DGB (Deutscher Gewerkschaftsbund), principale confédération syndicale allemande, démente cette affirmation.

Si la DGB a bien signé un accord avec le gouvernement Schröder sur la réforme des retraites, entérinée par le Parlement allemand en janvier 2011, c’est après six mois d’âpres négociations, rythmées par des journées d’action, notamment en octobre 2000. Leur ampleur ont été toutefois moindre par rapport à celles qui ont paralysé la France à l’automne 2010.

Le Journal du Dimanche.fr

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